Communiqué de presse Paris

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Paris, 18 avril 2019- Sotheby's a le plaisir d'annoncer la vente de la collection Schickler- Pourtalès, le 16 mai prochain à Paris. Issu d'une puissante dynastie de banquiers berlinois installés en France, le baron Arthur de Schickler (1828-1919) acquiert en 1867 le château de Beaurepaire, situé près de Cherbourg dans l'ancienne seigneurie de Martinvast. Collectionneur érudit et passionné, il le décore richement et achète tapisseries, sculptures et objets d'art datant des XVIe et XVIIe siècles.

Dynastie Schickler - Pourtalès | Art et Pouvoir

Les Schickler sont d'origine suisse, du canton de Bâle, mélangés d'ancêtres alsaciens de la région de Mulhouse. En 1795, Johan Schickler épouse Ernestina Splitgerber, héritière de la banque prussienne du même nom qui existe depuis 1712. A sa mort, en 1801, son fils Jean Georges, hérite une fabuleuse fortune. L'histoire de la famille Schickler restant à écrire, il est assez difficile de déterminer pourquoi Jean Georges choisit de s'installer en France.

Agrément N° 2001 - 002 du 25 octobre 2001

Vente dirigée par Pierre Mothes

Le fils aîné de Jean Georges, Arthur, banquier de la famille Prusse à Berlin, achète Martinvast en 1867. Amoureux du passé, Arthur, qui est fait Baron de Schickler en 1870, créé dans son château ce décor étonnant conservé par ses descendants jusqu'à nos jours. Le travail est confié à un architecte britannique William Henry White, qui a déjà restauré Bizy pour Fernand de Schickler. Il en fait une folie néogothique aux accents victoriens.

Membre éminent du Jockey Club, fondateur du comité des courses avec le prince Murat et le baron Gustave de Rothschild, Arthur de Schickler partage son temps entre Martinvast et son impressionnant hôtel particulier sis 17, place Vendôme - aujourd'hui le Ritz. Sa fille Marguerite épousera en 1890 le comte Hubert de Pourtalès, petit-fils du comte James de Pourtalès-Gorgier, chambellan du roi de Prusse et propriétaire d'une des plus belles collections d'antiques et de tableaux de son temps.

Arthur de Schickler va créer une magnifique collection comprenant tapisseries, sculptures, objets d'art et également des portraits de famille. La collection, préservée dans le château par son arrière-petit-fils Christian de Pourtalès (1928 - 2018), porte le cachet du lieu et l'empreinte secrète d'une dynastie de collectionneurs.

Redécouverte de deux exceptionnels Putti | Chefs-d'œuvre de la Renaissance allemande

Deux exceptionnels Putti, chefs-d'œuvre de la Renaissance allemande, réalisés par Hans Daucher vers 1525-1530, ornaient autrefois la balustrade de la chapelle de la prestigieuse famille Fugger, aux côtés d'autres anges, aujourd'hui conservés au Maximilianmuseum, à Augsbourg (Estimation sur demande).

Puissants marchands et banquiers, les Fugger s'établissent dès la fin du Moyen Âge à Augsbourg, d'où ils dominent la finance européenne tout au long de la Renaissance. En 1509, les frères Ulrich et Jacob Fugger décident d'ériger une chapelle familiale, à la

mémoire de leur frère Georges. Ce sera l'un des premiers exemples d'architecture de la Renaissance allemande réalisée à la manière italienne. La richesse du décor réalisé par les meilleurs artisans de la région témoigne du pouvoir et de l'influence de la famille Fugger.

Les putti occupent une place d'honneur dans le programme iconographique au centre de la chapelle sur la balustrade, tout à fait novatrice à l'époque. Daucher s'est certainement inspiré de modèles d'Albrecht Dürer, comme la Nativité du Paumgartner Altar, 1498-1504, où les putti, au centre de la composition, montrent, comme les nôtres, leur postérieur. Appuyés sur un globe, ils évoquent également le sujet de la Vanité ou Memento Mori, indiquant le caractère éphémère de la vie, représentation en vogue à l'époque.

En 1817, à l'occasion du tricentenaire de la Réforme et de la visite de Luther à Augsbourg, la ville entreprend des travaux de modernisation lors desquels la chapelle est démantelée : la balustrade en marbre polychrome et les sculptures sont entièrement dispersées. C'est certainement à cette époque que ces deux putti apparurent sur le marché et que le baron Arthur de Schickler a pu les acquérir.

Cent ans plus tard, en 1921, le comte Karl Ernst Fugger von Glött reconstitue la chapelle dans son état d'origine et entreprend la recherche des œuvres perdues. Il ne retrouvera jamais ces deux sculptures, qui nous parviennent aujourd'hui dans un état de conservation exceptionnelle. Conservés pendant plus de quatre générations au château de Martinvast, ces deux putti font incontestablement partie de la série originale. Témoignages du prestige de la collection Schickler-Pourtalès, ils sont les deux ultimes chefs- d'œuvre de cet ensemble, parfaitement documenté de la Renaissance allemande.

Retable de la vie de Saint Lambert, Brabant, XVIe siècle

Cet important ensemble représentant la vie de Saint

Lambert (Estimation : 100.000 - 150.000€ - détail ci-contre)

formait la partie centrale d'un triptyque à deux volets peints

caractéristique de la production de Brabant au tournant du

XVIe siècle. La division narrative du retable de Martinvast, en

plusieurs espaces cloisonnés dans une architecture d'églises

gothiques, est typique de cette production. Son

iconographie, en revanche, est plus rare.

Alors que la plupart des retables brabançons traitent de

l'Enfance, de la Passion du Christ ou encore de la Vie de la

Vierge, le retable de Martinvast est dédié à Saint Lambert,

évêque de Liège-Maastricht et ardent défenseur de la

fidélité conjugale. Il est donc plausible qu'il soit issu d'une

commande spécifique pour l'une des églises de ce puissant évêché, probablement la

cathédrale détruite de Liège, placée sous le double patronage de la Vierge et de Saint

Lambert.

Après son acquisition par Hubert de Pourtalès au milieu du XIXe siècle, il fut exposé dans la

galerie du château de Martinvast. Le 14 janvier 1944, lors des bombardements anglais et

américains sur le Cotentin, le retable a pu miraculeusement être sauvé de l'incendie qui a

partiellement détruit le château.

Une admirable collection de tapisseries flamandes, XVIe siècle

Le baron de Schickler fait l'acquisition de plusieurs pièces de l'âge d'or de la tapisserie flamande, au début du XVIe siècle pour décorer le château de Martinvast. Plusieurs tapisseries de sa collection sont aujourd'hui

conservées au Metropolitan Museum.

Parmi celles proposées dans la vente, une première représente La Prière au jardin des Oliviers (Estimation : 120.000 - 180.000€) qui vient vraisemblablement d'un dessin du fameux peintre et tapissier bruxellois Bernard van Orley (1491- 1541). Une deuxième, tout aussi notable dépeint une Chasse au Faucon (Estimation : 120.000 -

180.000€). Réalisée aux Pays-Bas vers 1520, cette tapisserie au décor foisonnant rappelle d'autres prestigieux exemples plus anciens sur le thème de la chasse.

Sur un autre sujet, une tapisserie de Tournai du XVIe siècle montre le roi Charles VIII à cheval (Estimation : 60.000 - 80.000€) sur un fond de millefleurs. Elle fut prêtée par Arthur de Schickler à plusieurs reprises,

notamment pour l'Exposition Universelle de 1878.

Enfin, une féérique tapisserie

«Millefleurs » à la licorne, un dromadaire et aux oiseaux variés (Estimation : 60.000 - 90.000€), tissée à Bruges ou Tournai vers la fin du XVe et le début du XVIe siècle.

Les portraits d'une dynastie

Plusieurs portraits font revivre les membres de la famille qui marquèrent leur époque.Mélanie de Bussière, comtesse Edmond de Pourtalès (Estimation : 120.000 - 180.000€) fut peinte par Franz-XaverWinterhalter en 1857, l'année de son mariage avec Edmond de Pourtalès et de la naissance de son premier enfant. Ce tableau magnifique où Winterhalter met toute la virtuosité de son pinceau au service de la beauté de la gracieuse comtesse âgée d'à peine 17 ans, a probablement été commandé pour célébrer l'un de ces deux événements.

Parmi les personnalités les plus influentes de la vie mondaine parisienne du Second Empire, Mélanie, comtesse de Pourtalès, fait sans nul doute partie des plus notables. La qualité du Salon qu'elle tenait, a fait d'elle une personnalité majeure du Second Empire, au point que Proust lui-même s'en faisait encore l'écho dans A la recherche du temps perdu, par la voix de la Duchesse de Guermantes. La renommée de Mélanie de Pourtalès ne tient cependant pas qu'à sa valeur d'hôtesse et d'actrice de la vie mondaine. Généreuse et douce, réputée pour son élégance et douée d'un sens de l'humour, sa beauté légendaire marqua également les esprits.

Resté dans la famille des descendants du modèle depuis son exécution, le Portrait de la comtesse Mélanie de Pourtalès constitue un témoignage admirable à la fois de la beauté de son jeune modèle, de la riche vie intellectuelle et mondaine du Paris sous le Second Empire, et du talent de Winterhalter, ici à son sommet.

Par Hermann Winterhalter, portraitiste moins célèbre que son frère Franz-Xaver, le Portrait présumé de Madame Paul Renouard de Bussière née Clémentine de Boubers (Estimation : 30.000 - 40.000€) représente la belle-sœur de Mélanie de Pourtalès, épouse de son frère, Louis Paul Renouard de Bussière (1827- 1910).

Le fondateur de la branche française de la dynastie Schickler est aussi représenté dans un Portrait peint par Horace Vernet (Estimation : 80.000 - 120.000€). Jean-Georges Schickler est ici en uniforme de chef d'escadron du canton de Bâle. La grande

sobriété du fond uniformément ténébreux d'où surgit le cheval alezan met en valeur le cavalier, tout en lui conférant un certain mystère et, paradoxalement, une certaine douceur. Horace Vernet fréquentait le cercle des amis du baron de

Schickler, avec lesquels il partageait l'amour de la chasse et la passion des chevaux.

Cette passion familiale est illustrée dans l'œuvre du peintre animalier René Princeteau, L'Arrivée du Prix du Jockey- Club le 29 mai 1892 (Estimation : 40.000 - 60.000€). Arthur de Schickler avait investi des sommes considérables afin de se doter d'une écurie capable de rivaliser avec les plus illustres de son temps. Il y parvint en faisant construire à Martinvast en 1867 un haras dans lequel il éleva les pur- sang qui devaient remporter nombre de courses prestigieuses. Le présent tableau dépeint l'arrivée de la

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Sotheby's Inc. published this content on 24 April 2019 and is solely responsible for the information contained herein. Distributed by Public, unedited and unaltered, on 24 April 2019 16:07:06 UTC